Il faut rester zen [Ueda Tatsuya]

Le trajet jusqu'à la maison de son ami se fit dans le silence, Tatsuya se taisant et la radio ayant décidé que non ce soir elle ne voulait pas. A la demande du plus âgé, Junno entra dans la somptueuse villa et se fit la réflexion que depuis qu'ils se connaissaient, c'était la première fois qu'il y mettait les pieds. C'est donc avec curiosité, qu'après s'être déchaussé, il parcourut des yeux l'immense salon dans lequel il venait d'entrer. Immense, c'était le mot : tous les News ancienne version, les KAT-TUN, les Arashi, les Kanjani et même les Kisumai et les Hey!Say!Jump! aurait pu y entrer à l'aise et trouver chacun leur place dans l'un des gigantesques sofas de cuir gris placés autour d'une énorme table basse ronde et noire. Le reste de la pièce était du même genre : grand, avec des couleurs plus que sobres (blanc, gris, noir). A l'image du propriétaire des lieux en fait.

- C'est vraiment très grand... fit-il remarquer. C'est même immense. Penser que tu vis tout seul là-dedans... Ca te déprime pas tant d'espace pour toi seul ? Je sais que tu es plutôt solitaire mais quand même, ça fait un peu... froid non ? Chez moi c'est bien plus petit, mais plus chaleureux. Heu enfin c'est pas une critique, ne. C'est juste que... heu...

D'accord, il s'embrouillait. Confus, il s'approcha de la (grande) baie vitrée pour se donner une contenance et écarquilla les yeux comme un gosse devant la splendide vue qu'elle offrait.

- Woh ! Trop beau ! s'exclama-t-il en se tournant vers Tatsuya avec des étoiles dans les yeux.

- Je ne vis pas seul tu sais. murmura t'il en voyant sa chienne et son petit chat le rejoindre.

Il donna une caresse à chacun d'eux afin de les contenter puis sourit à la remarque de Ju'.

- Je rêvais de cela depuis tout petit alors non je ne déprime pas. Froid? Tu me déçois Junno. C'est tout sauf froid. Mais bon, je vais mettre cela sur le compte de ta jeunesse.

Junno se retourna alors vers lui en lâchant une exclamation émerveillée. Tatsuya lui offrit son plus beau sourire avant de le prendre par la main pour lui faire visiter. Il lui montra tout. Pour la première fois, quelqu'un était entrer dans son palace, quelqu'un avait vu là où il habitait, ce monde qu'il avait crée rien que pour lui.

- Tu sais, tu es le premier à entrer ici. Même les facteurs n'ont jamais dépassés la porte.

Il le ramena alors dans le salon en lui proposant quelque chose à boire, plus par politesse qu'autre chose d'ailleurs.

- Ma jeunesse ? rigola le plus grand des deux. Tat-chan, t'as trois ans de plus que moi, pas dix.

Sur ces mots, il rit encore plus fort et se pencha pour prendre le petit chat dans ses bras et le câliner un moment, puis il le reposa au sol.

- Je savais pas que tu avais des animaux. Ils sont trop mignons. Comme leur...

Il s'interrompit avant de dire encore un truc gênant du genre "comme leur maître" et se laissa entraîner par la main lorsque Ueda lui fit visiter son immense propriété. Il s'extasia devant presque toutes les pièces, mais celle qui l'impressionna le plus fut la chambre de son aîné, qui n'avait comme seul mur réel que celui où se trouvait la porte. le reste était composé d'immenses baies vitrées donnant directement sur la terrasse et au delà, sur la piscine.

- Alors je suis très flatté et content d'être le premier, sourit Junno.

- Trois ans c'est énorme Ju'...je suis vieux. Heureux que ça te plaise ^^ Parfois j'ai l’impression que tout ça, c'est complètement parallèle au monde extérieur. Et cela m’apaise. ... ... ... Tu sais Ju', je préfères quand tu es naturel. Pourquoi tu as coupé au plein milieu de ta phrase tout à l'heure? Tu peux me dire ce que tu penses.

Ses joues rougirent quand il pensa à ce que Junno avait faillit dire. Comme leur maitre. Il se demanda un instant si Junno était Gay. Cette question lui brûlait les lèvres tout autant que la question "Tu veux tester le canapé". Bah oui, lui chez lui il était nature. C'était le Tat-chan pervers. Il finit par aller chercher deux bières au frigo. En les posant sur la able basse, il fit signe à son ami de s'asseoir avant de prendre sa canette d'une main moite et tremblante comme pas possible.

- Tu voudras aller a la bibliothèque après? Ou a la piscine? Ou aussi a la salle de sport, qu'est ce que t'en pense?

Il parlait beaucoup plus vite qu'à la normale, les joues en feu, le souffle saccadé. Junno pouvait lire en lui comme dans un livre.

- Vieux ? Toi ? N'importe quoi, rigola de nouveau le plus grand, avant de reprendre un ton plus sérieux. Je suis naturel, tu me connais, mais je me suis interrompu, parce que, y'a des choses gênantes à dire, même à un ami de longue date.

En prononçant ces derniers mots, il rougit violemment et s'estima très heureux que son aîné file chercher des boissons, ce qui lui permit de retrouver son calme. Il s'apprêtait à répondre à sa question, quand soudain, une violente secousse ébranla toute la villa. Un tremblement de terre ! Les réflexes de survie inculqués depuis son plus jeune âge dictèrent immédiatement sa conduite, alors que la maison était secouée de toute part. Attirant Tatsuya contre lui, il se précipita sous la table du salon en faisant rempart de son corps au dessus de Ueda, alors qu'autour d'eux, tous les objets posés sur les meubles se brisaient au sol, que tout tombait dans un vacarme de fin du monde. La secousse, d'une violence inouïe, sembla durer une éternité et pourtant à aucun moment ses bras ne lâchèrent le corps frêle de son aîné toujours blotti tout contre lui. Junno ne voulait pas que son "ami" soit blessé. A aucun prix.

Tatsuya se retrouva contre le corps de son ami, sous la table du salon. Dans son cerveau, tout était confus. Un gémissement lui parvint alors. Ses yeux s'écarquillèrent et il se libéra de l'emprise de Junno. Ignorant les objets qui se fracassaient, il courut jusqu'à sa petite Emi qui vivait son premier tremblement de terre. Du coin de l’œil, il vit Kizuna sous le canapé. Il prit sa chienne dans ses bras pour courir vers Junno . Avant qu'il n'y parviennes, une deuxième secousse l'envoya rouler au sol. Il pu sentir un morceaux de verre brisé rentrer dans ses côtes. Faisant abstraction de la douleur, il se releva pour aller de nouveau se blottir contre Junno. Son corps tremblait, il avait u vraiment peur et la douleur qui venait de se loger dans son cœur faisait couler des larmes sur ses joues. Tout ce qu'il aimait était en train d'être détruit. Plus rien ne serait pareil par la suite. Il releva un visage baigné de larmes vers son ami avant de cacher sa tête dans son cou en sanglotant bruyamment.

Horrifié, Junno avait senti le corps frêle de son aîné échapper à sa protection et compris qu'il volait au secours de son chien. Au détriment de sa propre vie.

- Tatsuya, reviens, c'est trop dangereux ! cria-t-il pour couvrir le bruit épouvantable causé par les meubles qui se fracassaient au sol un peu partout dans la villa.

Les baies vitrée soufflées volèrent soudain en milliers d'éclats et le plus grand craignit que l'un d'eux n'atteigne son "ami", mais celui-ci, après avoir chuté, revint rapidement vers lui sans avoir lâché son animal, alors que le chat filait à l'extérieur par les trous béants. Serrant contre lui le corps tremblant de son aîné, qui se mit bientôt à sangloter, Taguchi, incapable de le rassurer comme il aurait voulu parce que lui-même n'en menait pas très large sous la violence du séisme, se contenta de lui faire un rempart de son propre corps. Alors que l'une de ses mains touchait le flanc de Ueda, il sentit un liquide épais s'y déposer. Relevant la main à hauteur de son visage, il constata qu'il s'agissait de sang.

- Tat-chan, tu es blessé...

- Ca va...ne t'inquiètes pas...ça fait un peu mal....mais c'est rien...sanglota t'il.

Il resserra ses doigts sur le tee shirt de Junno Emi serré contre lui ne bougeait pas. Quand enfin la secousse se stoppa, il n'osa même pas sortir de dessous la table. Les sanglots continuaient de le secouer comme un prunier. Il enfouit son visage dans la moquette grise avant de sentir son portable sonner dans sa poche. Il le prit en tremblant, et d'une voix brisée répondit. Kame. Il avait l'air plus qu'affolé en plus.

- Ueda! comment ça va?! tu es blessé toi?! et tu sais où est Junno?!
- Ca va...oui je suis blessé mais pas trop...et Ju' *snif* est avec moi...il a rien...
- Oki, j’appelle les autres alors! jaa!
- Jaa...

Il osa lever un peu la tête mais faillit s'évanouir en voyant les dégâts. Ses superbes baies vitrées avaient explosées, le peu d'objet s'était brisé, et ses pauvres poissons rouges gisaient sur le sol. Il s'empressa d'aller les chercher afin de les remettre dans un saladier, le temps qu'ils remettent de l'ordre dans tout ça.

Lorsque tout s'arrêta enfin, Junno crut que le premier réflexe de Tatsuya serait d'aller constater l'étendue des dégâts, mais son aîné avait du être plus éprouvé qu'il ne le pensait, car il s'effondra sur la moquette en pleurant. Ne sachant plus comment le réconforter, Junno passa simplement la main dans son dos. Et sursauta lorsque Ueda le fit aussi à cause de son portable. Même en ne tenant pas lui même le téléphone, il perçut la voix d'un Kame paniqué à l'autre bout du fil. Forcément, dans ce genre de cas, la première chose était de vérifier si tout le monde était indemne. En quittant l'abri de fortune offert par la table, Taguchi vit son "ami" ramasser des poissons qu'il n'avait même pas remarqués pour les mettre dans un récipient qui avait par miracle échappé au cataclysme.

- Tat-chan, il faut te soigner d'abord. On verra le reste après, dit-il en prenant le bras de son aîné pour l'entraîner jusqu'à l'un des canapés.

En appuyant doucement sur ses épaules, il le fit allonger , puis déboutonna sa chemise maculée de sang, pour voir l'étendue des dégâts. Il n'était pas rebuté par l'hémoglobine, mais on ne pouvait pas dire que c'était vraiment sa tasse de thé. Pourtant, il passa doucement la main sur la peau meurtrie pour essayer d'évaluer.

- Je vais retirer le morceau de verre, Tatsu... Serre les dents, ne.

- H...Hai...fais moi pas trop mal...onegai..

Il serra les dents, se retenant de hurler quand le bout de verre glissa hors de ses côtes. Une larme coula lentement le long de sa joue alors qu'il avait réussit à les arrêter. Il pû sentir du sang couler abondamment sur le canapé. Son canapé! Il ferma les yeux en tentant d'ignorer la douleur qui lui broyait les côtes puis ouvrit la bouche pour laisser échapper une question.

- Ju'...nande...nande tu m'a serré à me broyer sous la table?...

Oui, malgré ce trou dans son palpitant, il avait sentit la force avec laquelle Junno l'avait serré. Ca avait d'ailleurs enfoncé un peu plus le verre mais il s'en fichait royalement. Il rouvrit les yeux et vint ensuite reposer sa main sur sa joue.

- Je t'aime Ju'...Un peu trop je pense...

Il ne pu ensuite retenir un cri de douleur et serra les poings en cherchant à ne pas repleurer.

Le sang coulant de la blessure, Junno déchira sans hésiter le bas de son t-shirt pour faire un bandage de fortune en attendant mieux.

- Parce que je voulais te protéger, tout simplement, répondit-il, désarmant de naturel, à la question de son aîné.

Il s'apprêtait à se redresser pour aller chercher quelque part de quoi nettoyer la plaie de son mieux en attendant de l'emmener à l'hôpital, lorsque Ueda le prit par surprise en lui faisant soudain une déclaration. D'amour.

- He ? fit-il, stupéfait, en fixant le visage un peu déformé par la douleur, de celui qui, il y a quelques secondes encore, était seulement son "ami". Tu... m'aime ? Moi ? Nande ?

Ca lui paraissait tellement incroyable, qu'il ne parvenait pas à imaginer comment ça pourrait être possible.

- Je...j'aime tellement tout chez toi que c'est impossible pour moi de dire pourquoi je t'aime...

Il se redressa en tremblant, ses mains tachées de sang appuyèrent sur son magnifique canapé qu'il devrait racheter. Il se leva pour aller lui même bander sa taille puis alla appeler son chat dehors. Le matou vint sauter dans ses bras. Bien que toujours chancelant, Ueda parvint à rester debout et même à rentrer à l’intérieur. Il pâlit en constatant que vraiment toutes les baies vitrées avaient explosées. Il dormait où du coup? Et avec une villa pareil, les voleurs ne se priveraient pas. Il s'effondra à genoux tandis que Kizuna allait se refugier sous la table.

-Ju... je suis fichu...ils vont tous en profiter...PUTAIN POURQUOI IL C EST PASSE CA??!!
[Désow opr les lignes, c'est trop chaud là pour pas jouer Ju'...je me rattraperais Wink

Junno le vit se lever pour s'auto-soigner, puis s'occuper de ses animaux et son coeur se serra en voyant l'air profondément triste avec lequel Tatsuya considérait le désastre que le séisme avait provoqué dans sa belle maison.

- Tatsu, c'est que des dégâts matériels, c'est pas grave, ça se remplace, se reconstruit, essaya de le rassurer Junno en l'enlaçant naturellement. L'important, c'est que ni toi ni moi n'avons rien. Enfin presque rien. Je vais t'emmener à l'hôpital pour ta blessure. Viens...

Sans attendre qu'il réponde quoi que ce soit (parce qu'il savait qu'il aurait freiné des quatre fers. Il était têtu, Tatsu), le cadet entraîna son aîné vers sa voiture. Enfin... ce qui en restait car un arbre s'était abattu dessus, la réduisant à l'état de tas de ferraille.

- Hum bon. Et la circulation doit être infernale... Ok, bon ben allons-y autrement alors.

Sur ces mots, il attrapa le léger Ueda sous les genoux et les bras et se mit à marcher d'un pas résolu dans la direction de la clinique.

- Lâches moi! Je n'irais pas à l'hôpital pour ça! Hurla t'il en envoyant son poing dans la mâchoire de Junno avant de sauter de ses bras.

Il courut jusqu'à l’intérieur avant d'aller s'enfermer dans les toilettes du rez de chaussé. Son corps le faisait souffrir mais il ne voulait pas y aller. Il détestait les piqures et en plus la foule e mettait mal à l'aise.

- Ju'..promets moi que tu ne m'y emmèneras pas.. j'ai vraiment la trouille de l'hôpital...de plus le seul qui va être dspo à ce moment est celui de Tokyô, or, je te rappelles que nous sommes à une demie heure de Tokyô.

Il savait que Junno était derrière la porte et l'entendait alors il se décida à l'entrouvrir. Il passa son visage par l’entrebâillement pour finalement sortir complètement, son corps frêle tremblant de peur. Il étouffa un sanglot dans le creux de sa main avant de retourner s'allonger sur le sofa couvert de sang. Pourquoi il a si mal? Pourquoi il a l'impression que l'on appuies sur son coeur pour extraire tout l'amour et toute la force qu'il y a dedans? Il ne peut répondre à cette question. Il demande alors à son compagnon s'il peut aller lui chercher de l'eau. Sa vue se brouille. Il commence à sombrer dans un monde parallèle.

Pris par surprise par le coup, Junno lâcha son aîné pour se masser la mâchoire. Ouille, il avait oublié que Tatsuya faisait de la boxe. Il allait lui demander en quoi il avait mérité d'être frappé comme ça, lorsqu'il le vit courir s'enfermer dans une pièce dont il avait oublié l'utilité depuis la visite. Depuis l'intérieur, la voix de Ueda lui parvint, expliquant plus ou moins son geste et le plus grand du groupe réalisa que finalement, il ne savait presque rien de lui, ce qui était assez triste dans la mesure où ils se côtoyaient quotidiennement depuis cinq ans.

- D'accord, Tatsu, d'accord, pas d'hôpital, calmes-toi, répéta-t-il pour au moins la quinzième fois en deux heures.

Quelque part, il était soulagé, parce que dans sa hâte de porter assistance à son "ami" (pouvait-il encore l'appeler comme ça après la déclaration de celui-ci et ce que lui même ressentait étrangement en sa présence ? Pas sûr), il avait totalement zappé que ce dernier habitait en dehors de Tokyo. Et marcher une demi heure en tenant Tatsuya dans ses bras, même si celui-ci était léger, c'était presque impossible. Du regard, Junno le suivit alors qu'il quittait finalement la pièce pour s'allonger sur le canapé, puis alla chercher l'eau demandée, avant de s'asseoir avec lui dans le salon désormais traversé de courants d'air et de le prendre dans ses bras.

- Si tu veux, prend les affaires que tu ne veux pas laisser et viens habiter chez moi le temps de faire remettre des fenêtre. C'est moins grand, mais tu y seras à l'abris, proposa Taguchi en l'embrassant dans les cheveux.

Il but à petites gorgées, l'eau que Junno lui avait apporté. Sa gorge était toujours sèche mais ce n'était pas par manque d'eau.

- Iie...je dois rester ici Ju'...sinon...quand je vais rentrer...ce sera vide si on peut dire ça...

Il frissonna avant d’enlacer la taille de celui qui prenait soin de lui pour se rassurer. Sa tête cachée das son T-shirt, il observai du coin de l’œil, la première vitre explosée. Il se focalisa sur les battements du cœur de Ju afin de ne pas se perdre dans des réflexions que lui même n'arrivait pas à suivre.

- Toi par contre tu devrais appeler Kame. Il connais les petits chemins pour venir ici. Il t’emmènera chez toi. Si y a trop de dégâts reviens ici. Moi je vais appeler un réparateur.

Il s'écarta puis alla prendre le téléphone qui avait lui aussi échappé au séisme. Il fut heureux de tomber sur son réparateur personnel qui lui annonça qu'il viendrait dans la journée. Ueda, soulagé, alla changer de vêtements puis commença à nettoyer les bouts de verre, rangea du mieux qu'il pouvait, et au moment où il finissait, l'autre arriva. Il remarqua aussi que Ju' n'était plus là. Tant mieux, il était sûrement chez lui en train d'évaluer les dégâts.

[Voilà, Ju va pouvoir emménager chez Uepi XDD]

Il entendit son... compagnon refuser son offre et lui proposer de plutôt aller voir chez lui l'étendue des dégâts après le séisme. Junno n'avait pas tellement envie de laisser son aîné seul dans son état, mais il n'avait pas tout à fait tort, il devait voir ce qu'il était advenu de sa maison.

- D'accord, j'y vais. Fais attention à toi, ne, fit-il avant de déposer ses lèvres sur les siennes en une caresse aérienne et de filer, le rouge aux joues.

Il ne savait pas pourquoi il avait fait ça. Il ne comprenait pas ses réactions depuis le matin. Agissait-il ainsi parce qu'il ressentait pour Tatsuya quelque chose de plus fort, de plus profond que de l'amitié ? Sûrement, sinon il ne serait pas si troublé. Alors quoi, était-ce... de l'amour ? Ca lui parut bizarre, dans la mesure où il ne l'avait jamais vu sous cet angle puisqu'il l'était pas gay.
Kame passa le chercher puisque sa propre voiture était en miettes et le conduisit rapidement à sa maison. Enfin... à ce qui en restait... à savoir un mur. La construction, plutôt ancienne, n'avait pas tenu le coup face à la violence des secousses sismiques. Il n'avait plus rien. Il se fichait un peu des dégâts matériels, mais il y avait chez lui des souvenirs auxquels il tenait, comme le costume de son tout premier concert... et tout ça était perdu. Son habituel sourire enfui, il demanda à son leader et ami de le ramener chez Ueda, puis il le remercia et rentra dans la villa dévastée, mais encore debout, elle.

Tatsu sourit en pensant que Ju' l'avait embrassé. Il posa deux doigts sur ses lèvres avant de se remettre à nettoyer. Il le vit alors revenir, en même temps le réparateur arrivait lui aussi. Il demanda à l'ouvrier de commencer tandis qu'il courait tant bien que mal jusqu'à son " ami".

- Alors? Nande tu reviens Ju'? Nande t'as l'air effondre? Y a beaucoup de dégâts?

Il avait tellement peur pour lui que c'en était insupportable. En pus ce regard triste... Il le prit dans ses bras et le serra contre lui en posant sa tête contre son cou.

- T'en fais pas Ju'...tu peux compter sur moi si tu veux... bon, les fenêtres seront remplacées il va falloir un peu de temps alors ça va être chiant... mais si tu veux... tu peux...rester là?

Il logea une main contre ses côtes, tentant de le réconforter comme il l'avait fait pour lui, même s'il savait que les dégâts chez lui étaient surement plus grand que quelques baies vitrées explosées.

- Ma maison s'est totalement écroulée... Je n'ai plus rien... du tout... expliqua simplement le plus grand du groupe depuis les bras de son compagnon.

Junno n'ajouta pas autre chose. Pour la première fois depuis bien longtemps, il avait envie de pleurer. Pas pour la maison en elle-même, mais pour tous les bons moments qu'il y avait passé, pour toutes les engueulades avec les autres, les parties de rigolade et de jeux vidéos, pour ses souvenirs physiques comme les tenues de concerts, les affiches ou les cd... Malgré lui, une larme roula sur sa joue, qu'il se dépêcha d'efface d'un revers de main. Il était l'éternel optimiste, celui que rien ne parvenait jamais à abattre et qui voyait toujours le bon côté des choses. Il y avait FORCEMENT un bon côté à cette catastrophe... sauf que là, tout de suite, il ne voyait pas quoi.

- Je veux pas t'envahir. Je vais aller à l'hôtel en attendant de trouver une solution...

- Bon on va procéder autrement. Tu restes là. Tu peux prendre la chambre du haut, ne? choisit, t'as le choix entre la orange et la bleue =="

Il ébouriffa tendrement les cheveux de son compagnon avant de le pousser vers l’intérieur. Dedans, il l'obligea à s'asseoir sur un des canapés propres puis sans plus ce soucier de l'intrus chez lui, l'embrassa délicatement. Ce fut seulement un bref baiser mais ça le fit planer.

- Je veux pas que t’ailles ailleurs. Je sais c'est égoïste, mais...te savoir à l'Hôtel, avec tout pleins de fans, de filles...ça me tue littéralement. J'ai jamais été égoïste alors permet moi de l'être un peu...

Il tenta de sourire mais l’inquiétude qui le rongeait depuis qu'il avait dit Hôtel l'empêchait de paraitre sincère. Il happa ses lèvres entre les siennes, lui dévorant la bouche amoureusement et lui montrant qu'il était à lui, du moins qu'il voulait que Junno soit à lui.

La proposition... enfin plutôt le quasi ordre, stupéfia Junno.

- Je vais pas squater ta maison, Tatsu... protesta-t-il faiblement.

Il se laissa pourtant pousser sur le canapé et embrasser. Machinalement (?), il lui répondit et l’enlaça en soupirant... avant de sursauter en l'entendant reprendre la parole. Il leva la tête (vu que son compagnon avait élu domicile sur ses genoux) et le fixa, stupéfait.

- Tu veux... me garder pour toi ? Ca m'embête de... enfin c'est pas chez moi quoi... A quel titre je squaterais ta...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, car Tatsuya se mit à l'embrasser fougueusement. Et il le laissa faire.

- D'accord... souffla-t-il contre ses lèvres.

- Je suis heureux que tu te soumettes ^o^, je serais pas trop chiant, je te le promet, mais tu va surement atterrir sur le lit plusieurs fois ==", je tenterais de m'en empêcher mais t'es tellement sexy Ju'...

Il s'écarta pour évaluer les réparations. Bon, ça allait prendre du temps, on pouvait le dire. Il vint enlacer la taille de Ju', posa sa tête sur ses genoux puis ferma les yeux.

- Je me sens bien avec toi...ca me fait peur. J'ai peur de te perdre toi aussi. Je sais que t'as promis de pas me laisser...mais un jour ou l'autre tu le feras, même si tu ne le voulais pas. Comme mon grand frère qui est mort...il avait juré Ju'...

Il éclata en sanglots tandis que les souvenirs affluaient. Le visage caché dans le t shirt de son ami, il pleura. Quand il se calma, il lui refit son sourire adorable.

- Tu choisis quelle chambre alors? ^o^

Il se leva pour lui permettre de faire de même s'il voulait, mais au lieu de le laisser faire, il lui tendit sa main.

- Atterrir sur le lit plus...

Junno s'interrompit, beugué et ne releva même pas le compliment à propos de son physique. Malgré lui, il s'écarta de son aîné, un peu effrayé.

- Je suis pas gay, Tatsu... Je peux pas... J'ai... Onegai, laisse-moi le temps de...

Il paniquait presque, alors que Ueda était simplement en train de dire qu'il lui prouverait son amour. Mais c'était physiquement. Et Taguchi ayant eu un nombre assez restreint de petites amies, n'était pas tellement un expert en la matière. Et encore moins quand il s'agissait de le faire avec un homme.

- Ne m'en demande pas trop, trop vite... murmura-t-il, avant de le reprendre contre lui en le voyant fondre en larmes. Je t'ai dis que je ne te laisserais pas... mais sois patient... je ne suis pas gay et je ne suis même pas sur de savoir ce que je ressens...

- Mouais...Bon tu prends quelle chambre? Si tu te grouilles pas, c'est moi qui choisit. Lança t'il un air boudeur sur le visage.

Ses habitudes de sale gosse de riche reprenaient vite le dessus, Junno allait morfler légèrement pendant les semaines suivantes. Quoique si c'était passager, ca risquait de durer quelques minutes puis il serait de nouveau calme. M'enfin, comme quand il était contrarié quoi.

-Ju'...si t'es pas gay...pourquoi tu m'as embrassé?Pourquoi tu m'as fait espérer alors que tu sais que c'est impossible? Je sais que c'est dur pour toi et je ne te toucherais pas tant que tu ne sauras pas. Mais s'il te plait, dis moi au moins quelle chambre tu prends que j’aille préparer le lit. Faut que je m'occupes là parce que je m’ennuie vraiment.

Ses paroles n'étaient pas pleines de reproches, juste des constatations. Il ne voulait pas se montrer méchant avec le seul qui était entré chez lui. Surtout qu'il ne voulait pas le faire partir. Ju' avait raison sur ce point. La solitude l'avait changé. Il était devenu égocentrique, froid, distant. Le seul moment où il était lui même, c'était avec Kizu' et Emi. Il inclina sa tête vers la droite en se pinçant la lèvre inférieure. Il se demandait comment il avait pu autant changer.

- Je ne sais pas, choisis pour moi, répondit Junno, un peu refroidi par le soudain changement d'attitude de son aîné.

Il venait de perdre tout ce à quoi il tenait, découvrait qu'il était peut-être gay... il ne fallait pas trop lui en demander. Et c'était exactement ce que faisait Tatsuya. Il le brusquait, le pressant de questions auxquelles il n'avait même pas de réponses lui-même...

- Je ne sais pas... Je ne sais pas où j'en suis... Laisse-moi le temps de me retourner, de comprendre ce qui se passe... Tu vas trop vite pour moi... murmura le plus jeune des deux et se dirigeant vers le jardin.

Il passa l'une des baies vitrées explosées et respira l'air du soir. Il n'était pas du genre trouillard, mais ça faisait quand même beaucoup pour une seule journée...

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